BART 25F58 - Théâtre et Poésie, un art de la relation par excellence

Selon Antoine Vitez le théâtre est avant tout, et dans sa forme la plus primitive, un art de la relation. Selon lui il y a toujours la promesse d'une rencontre, d'une situation. Il suffit que quelqu'un dise un poème à un autre, et immédiatement toutes les fictions se précipitent et s'immiscent entre celui qui dit et celui qui reçoit. C'est à partir de l'observation de cette promesse que l'acteur est en mesure de construire une « tension dramatique » sur laquelle il devra s'appuyer pour entrer, nourrir et developer une relation féconde avec celles et ceux qui reçoivent sa parole. Une relation c'est d'abord un mouvement qui ne doit jamais se figer pour que cette relation puisse se déployer dans toute sa vitalité. C'est l'acceptation d'une constante modification. C'est une invitation à aiguiser nos perceptions prises dans un « présent absolu » grâce auxquelles nous allons révéler notre présence au monde, accueillir les autres et affirmer notre singularité. Je propose de transmettre aux élèves deux des principaux outil de la création théâtrale : L'exigence du présent absolu : source de révélation et de relation et Le Jeu Verbal : Perception du pouvoir de la parole dans le champ poétique. Mouvement de la pensée, rythme, image, sensation. LES OBJECTIFS DE TRANSMISSIONS SERAIENT DE PERMETTRE AUX ÉLÈVES D'ÊTRE EN MESURE DE: Faire preuve de souplesse, de perception et d'engagement du corps dans l'espace. Entrer en interaction avec un partenaire (écoute et réactivité), avec un groupe Motiver les déplacements / placements Faire entendre un propos avec clarté. Maitriser l'articulation Témoigner d'une attention portée au sens du rythme, au phrasé, au niveau sonore Nourrir un étonnement de principe Cibler l'adresse. ( partenaire, public, soi-même, l'univers...) Rendre sa parole vivante et enfin : Faire exister être éveillé. En éveil. Avec tout l'enthousiasme nécessaire et attendu. Dans les trois premières séances nous travaillerons à partir d'une somme d'exercices collectifs provenant de différentes pratiques allant de la danse contemporaine aux arts martiaux. Une mise en jeu minimale de la présence, de la relation, de l'écoute et de l'action dans un espace de jeu provoqué par diverses sollicitations. Un travail en cercle, où chacun est à la fois acteur et spectateur du travail en cours. Nous nous pencherons sur les notions d'émission et de réception dans une perspective lié à l'observation du vivant, de l'espace, de l'écoute et de l'adresse. Exercices de marche, de choeur, de respiration, de conscientisation de sa propre physicalité, et enfin de mise en contact - physique et non - avec l'autre, avec les autres. Dans les trois séances suivantes, nous conserverons un temps de « training » collectif maintenant bien connu des élèves et nous prendrons le temps d'individualiser le travail grâce un exercice ludique et très exigeant : le tour de piste. Un par un, les participants devront, sous les regards des autres, faire une simple tour de piste, tracé au sol en respectant un ensemble de consignes particulièrement précises quand à l'apparition et disparition du sujet dans l'espace, sa capacité d'observation, son déplacement, sa vitesse, sa régularité, sa précision, et la relation induite avec ceux qui observent ce sujet. Exercice de mise à nu, de disponibilité. L'exercice est « impossible à réaliser » dans sa perfection et c'est là l'amusement. Ici, ce sont toutes les notions « d'être là » qui sont éprouvées et abordées. Le jeu est guidé en permanence par les interventions du meneur. L'accent sera donné aussi sur « la responsabilité du public » à accueillir celui ou celle qui s'exécute. Exercice minimaliste contenant toutes les métaphores des enjeux de la relation. Dans les trois séances suivantes : nous ouvrons le folio des poèmes. De Racine à Shakespeare ou encore de Verlaine à Sylvia Plath en passant par Marguerite Duras. Poèmes choisis pour leur évidente oralité. Court textes de formes, de sujets et d'époques différents. Lecture du choix de chacun et chacune. Découverte de notre corpus. Observation formelle des textes, on abordera la question du phrasé, de la construction, du sens, des images. Et nous commencerons le travail d'interprétation. Il est attendu que les élèves commencent au fil de ces trois séances à comprendre de façon organique comment les exercices précédents se glissent dans le travail d'interprétation. Dans les trois dernières séances, nous commencerons à construire les prémises d'une restitution où tous les outils mis à notre disposition au fil du travail viendront construire une traversée poétique se voulant toujours singulière et toujours renouvelée. Il ne s'agit pas ici de nous mettre d'accord sur des déplacements, des intentions, des variations prévues, raisonnables… mais bien plutôt de nous servir de ce qui circule, de ce qui est en jeu entre nous dans l'immédiateté de la relation pour nourrir notre prise de parole, découvrir ce que nous pouvons en faire, faire circuler la pensée et révéler les « sens » du matériau poétique mis à notre disposition.
Guillaume DURIEUX
Atelier
français
Printemps 2024-2025
1 : 3 premières séances / Exercices de jeu : échauffement, techniques de base du jeu, implications dans l'atelier et dans le groupe : 15% de la note finale. 2 : LE TOUR DE PISTE : Intégration des consignes, mise en jeu des outils techniques transmis, confiance dans l'exercice, mise à disposition de ses capacités : 15% de la note finale 3 : Pertinence du choix des matières-texte et mémorisation/compréhension. Un écrit sera aussi demandé aux élèves suite à une approche en cours des questions liées aux règles de prosodie et de découpe des syntagmes. La notion de « phrasé obligatoire « induisant des choix incontournables ( découpe des syntagmes, liaison, E muet… ) pour l'interprète sera abordée. Les élèves devront fournir un texte présentant l'étude et les choix de prosodies qu'ils décideront de faire : 20 % de la note finale 4 : Capacité de l'élève à mettre en perspectives l'ensemble de consignes transmises dans l'exercice de la restitution en public : 30% de la note finale 5. Pertinence du choix des matières-texte et mémorisation/compréhension ainsi que participation générale ( curiosité, feedback, disponibilité, engagement ) : 20% de la note finale. Politique des retards et précautions : La spécificité de ce travail reposant sur la cohésion du groupe et l'engagement collectif nous oblige à une parfaite ponctualité. Aucun retard possible. Précautions adressées aux élèves : Il est demandé d'envisager ce travail comme un jeu engageant le corps dans sa totalité et dans une relation à l'autre induisant des contacts physique ou non. Ce contact est toujours avant « l'intention » et n'est jamais sexué. Nous devons toutes et tous en être les garants. C'est une perspective que l'on retrouve dans les arts martiaux ou dans la danse. C'est une approche exclusivement concrète de la relation à l'autre. L'élève s'engage en toute connaissance de cause et ne présente pas de résistance particulière à la mise en contact avec autrui. Il est demandé aux élèves de venir aux séances avec des vêtements amples, sans signes distinctifs et de couleur sombre.
Etude approfondie du site présentant les travaux de MICHEL BERNARDY : Ici l'adresse du site : https://www.jeuverbal.fr/
lecture obligatoire : LE JEU VERBAL. A retrouver par l'onglet : Edition Numérique
CORPUS DE TEXTE POETIQUE ENVOYÉ AUX ÉLÈVES APRÈS INSCRIPTION