OAFP 4695 - Gestion des crises et enjeux d'influence dans les pays en développement

Depuis la fin de la Guerre froide s'opère un remaniement important de la hiérarchie des puissances : un monde « occidentalo-centré » s'estompe sous nos yeux. Certaines régions du monde, avant tout en Asie, connaissent un développement économique rapide, qui se traduit par la montée en puissance d'Etats de plus en plus soucieux d'affirmer leurs forces nouvelles. A l'inverse, de vastes zones connaissent des dynamiques de déstabilisation, en particulier aux frontières Sud et Est du continent européen. L'Afrique de l'Ouest et le Sahel en sont des exemples qui concernent la France au premier chef : après plus d'une décennie d'une importante présence militaire, notre pays et ses alliés occidentaux s'y trouvent fortement contestés. Ces enjeux s'inscrivent dans un cadre inquiétant, où l'accroissement démographique, la raréfaction de ressources non renouvelables et les effets du changement climatique se conjuguent et génèrent de l'instabilité.

Ce contexte est propice à la multiplication de crises qui, d'origines naturelle ou humaine, frappent le plus durement les pays en développement. Aucun Etat ne peut à lui seul apporter de réponse aux crises et aux enjeux de développement les plus graves, qui entraînent la mobilisation régulière de la communauté internationale . Celle-ci met en œuvre des moyens importants pour apporter des secours dans l'urgence, puis pour contribuer à la stabilisation, à la reconstruction et au développement des régions et des Etats touchés.

Cette gestion internationale des crises constitue un sujet complexe, avant tout par le nombre et la diversité des intervenants concernés. Les volumes financiers impliqués en font un enjeu économique important, dans des perspectives de court (les décisions et les contrats correspondant à l'aide d'urgence et la reconstruction) comme de moyen-long terme (l'empreinte générale dans les pays en développement). Susceptibles de bouleverser profondément les institutions, les sociétés et les tissus économiques des pays concernés, ces crises et leur gestion internationale constituent des enjeux disputés.

A l'aide d'exemples concrets et en s'appuyant sur les témoignages d'acteurs de terrain, l'ambition du cours est de familiariser les étudiants avec :
- les principales dynamiques (démographiques, politiques, économiques, sociales, etc.) qui façonnent le nouvel ordre du monde et leur potentiel crisogène ;
- les modalités de la gestion internationales des crises, en décrivant les principaux intervenants et les grandes phases des opérations ;
- la manière dont la France, et l'Europe, prennent (ou devraient prendre) en charge ces enjeux.

Des profils de responsables de haut niveau seront présentés, afin d'illustrer les profils professionnels liés à la gestion des crises. Dans la mesure du possible, l'intervention de responsables français ayant été ou étant directement impliqués dans leur gestion sera organisée.
Charles TETU,Julien AYME
Enseignement électif
français
Rapports du Préfet Dussourd sur la gestion civilo-militaire des crises extérieures (2009 et 2018).

De courtes lectures pourront être proposées aux étudiants d'un cours à l'autre.
Connaissances de base en relations internationales et suivi de l'actualité internationale.
Printemps 2024-2025
Deux types de travaux seront demandés aux étudiants :
1) Un exposé individuel court (7mn maximum),
2) Un travail collectif, à réaliser en groupes de 3 ou 4 étudiants, sous la forme d'un mini-mémoire d'une trentaine de pages.
Ces deux travaux comptant à parts égales dans l'attribution de la note.
Une participation active en cours est évidemment bienvenue.
Une séance typique se composera de deux temps :
1) Un premier temps correspondant au passage de deux à trois exposants, pour des interventions de 7 minutes chacune suivies d'un échange,
2) Un second temps de présentation par l'intervenant du thème de la séance.

Les deux intervenants se partageront les séances, de manière à assurer la quasi-totalité d'entre elles en présentiel. Compte tenu du fait que M. AYME réside en Afrique du Sud, quelques séances pourront être déplacées, de manière à en assurer deux dans une seule semaine.

Une ou deux interventions extérieures sont organisées chaque année : cette intervention se tient pendant la seconde partie du cours, ou sur l'ensemble du cours à titre exceptionnel, si le sujet et l'intervenant sont disponibles pour des échanges plus approfondis.
Dussourd (Jean), Rapport sur « Améliorer la gestion civilo-militaire des crises extérieures – Mettre en œuvre la stratégie interministérielle », Paris, 2009 (Sera remis aux étudiants lors de la première séance)
Dussourd (Jean), Rapport sur la « Présence et influence de la France dans les organisations internationales et européennes - Renforcer notre stratégie, Du diagnostic à l'action », Paris, 2018 (Sera remis aux étudiants lors de la première séance)