AHUM 14F01 - Hériter d'une histoire violente : penser et construire une Europe en paix

Si la cité athénienne qui cherche la démocratie est aussi celle où les citoyens sont soldats, c'est que toujours menace le recours à la violence, à l'usage de la force « qui soumet les hommes, la force devant quoi la chair des hommes se rétracte », comme l'écrit Simone Weil commentant Homère. Par la pratique politique, par le développement de la pensée théorique, philosophique, tout autant que par le théâtre et les arts, on peut ordonner, structurer mais aussi conjurer, repousser la violence. La violence n'est cependant pas une et la même : guerrière, de dominations, ou bien encore révolutionnaire, elle n'a peut-être pas une seule signification. Et plus d'une fois, l'Europe, pensant en avoir fini, en a produit une nouvelle figure inédite. Dans ce cours, nous nous attacherons à bien faire percevoir deux fils que l'histoire européenne fait apparaître : d'une part, nous retracerons les jalons importants d'une histoire où là violence semble prendre une forme toujours nouvelle, et d'autre part, comment, par la pensée, les œuvres, les pratiques politiques des institutions ou des citoyens, se développe au fur et à mesure le projet d'une Europe pacifiée et pacifique, dans laquelle il serait enfin possible de renoncer à la violence.
Florent JAKOB
Cours magistral seul
français
Ce cours n'a pas de pré-requis.
Automne et Printemps 2024-2025
Simone Weil, « L'Iliade ou le poème de la force »
Walter Benjamin, Zur Kritik der Gewalt, Critique de la violence (attention : difficile)
Paul Valéry, La crise de l'Esprit
Arendt, Hannah, Les origines du totalitarisme
Blanchot, Maurice, « La littérature et le droit à la mort », in La Part du feu
Conrad, Joseph, Au cœur des ténèbres
Girard, René, La violence et le sacré
Hobsbawm, Eric, L'ère des empires
Homère, L'Iliade
Sebald, De la destruction comme élément de l'histoire naturelle
Traverso, Enzo, La violence nazie, une généalogie européenne
Vioulac, Jean, La logique totalitaire