OAFP 8195 - Affaires culturelles et politiques publiques autour du Louvre Abou Dabi

Sous-titre : sociologie politique de la culture : au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite Depuis les années 1990, le Qatar d'abord, Abou Dabi ensuite, et depuis peu l'Arabie saoudite, ont diversifié par les arts les ressources de leurs puissances internationales respectives. Par des foires, des biennales et des musées d'un genre nouveau, ces trois entités politiques ont gagné en importance dans la structuration de la scène artistique mondiale. Dans cette dynamique, la France occupe une place particulière. Du musée d'art islamique de Doha au tourisme archéologique à Al Ula en Arabie saoudite, en passant par le Louvre Abou Dabi, acteurs publics et secteur privé de la culture en France ont été au nombre des principaux bénéficiaires de la distribution internationale par les dirigeants locaux de contrats de prestation de service. Pour comprendre ces phénomènes, cet enseignement débutera par une histoire des politiques culturelles dans le monde islamique de 1798 à nos jours. La place de plus en plus importante des États pétroliers du golfe Persique y trouvera une première forme de mise en perspective. La deuxième viendra de la sociologie politique : les projets culturels les plus récents et les plus visibles à l'étranger du Qatar, d'Abou Dabi et de l'Arabie saoudite, seront analysés à l'échelle sociologique nationale du pouvoir. De quoi participe politiquement le Louvre Abou Dabi aux Émirats arabes unis, entre groupes sociaux émiriens ? Quelles modifications ont été apportées en trois décennies à la distribution locale du pouvoir par les nouvelles actions culturelles au Qatar ? Le vaste royaume d'Arabie saoudite suit-il le modèle de ces principautés du golfe Persique ? Afin de répondre à ces questions, les étudiants seront non seulement dotés d'un socle de connaissances fondamentales sur cette partie du monde, mais aussi familiarisés avec la méthodologie de recherche de l'enseignant, la sociologie politique de la culture.
Alexandre KAZEROUNI
Enseignement électif
français
Pour préparer les séances, les étudiants devront avoir terminé la lecture obligatoire du cours, Le Miroir des cheikhs, au plus tard pour la quatrième séance du cours.
Aucun
Automne 2024-2025
Trois modes d'évaluation permettront de valider ce cours : Un exposé en groupe présenté à l'oral en classe à partir d'un sujet donné à la première séance (40 % de la moyenne finale) ; un compte rendu de lecture rédigé en classe sous forme d'un devoir sur table en une heure (30 % de la note) ; la rédaction d'une note de synthèse sur un mode de présence culturelle de l'une de ces trois entités politiques observé par l'étudiant à Paris (30 %).
Chaque séance accordera une demi-heure à l'exposé en groupe des étudiants. Le reste de la séance sera consacré au cours magistral de l'enseignant et aux questions des étudiants.
Lacroix Stéphane, Les islamistes saoudiens. Une insurrection manquée, Paris, Puf, 2010, 360 p
Talon Claire, Al Jazeera. Liberté d'expression et pétromonarchie, Paris, Puf, 2010, 286 p.
Mouline Nabil, Les clercs de l'islam. Autorité religieuse et pouvoir politique en Arabie Saoudite, XVIIIe-XXIe siècle, Paris, Puf, 2011, 357 p.