BEXP 15F13 - Faire faire de l'Histoire dans et hors les murs

Qui sont, que font, et à quoi servent les historiennes et historiens ? De l'émergence du « métier d'historien » dans la France de la fin du 19e siècle aux conséquences des nouvelles formes de diffusion et de médiation (numériques notamment) sur son « rôle social », ce séminaire exploratoire vise à vous familiariser avec ce que signifie, aujourd'hui, « faire de l'histoire ». Non seulement comme une pratique scientifique de production de connaissance mais aussi comme exercice citoyen, voire militant, d'intervention dans le débat public. Nous partirons de quelques fondamentaux de l'histoire de ce métier : de l'invention d'une profession et d'une méthode de critique des sources aux modalités de publication des résultats de la recherche, en passant par les conditions de recrutement et de carrière scientifique. C'est ce qui nous permettra ensuite de mieux situer la question des interventions historiennes dites « hors les murs », en identifiant quelques clés de compréhension et d'analyse critique de la prise de parole scientifique dans le débat public, depuis l'engagement politique et moral des intellectuels jusqu'aux nouvelles formes de communication à un public non universitaire. On pourra ainsi questionner les notions d'autorité, de légitimité, de liberté d'expression, etc. dont la compréhension pourra être utiles dans d'autres contextes que ceux de la discipline historique. Cet enseignement permettra donc à ses participantes et participants de se familiariser avec la variété des supports de publication et des champs de prise de parole (de l'article scientifique au blog, en passant par la presse et les rapports publics… liste qui ne saurait ici être exhaustive) ; et d'apprendre à distinguer ce qui relève de la production de connaissances, de l'expertise, de la vulgarisation de travaux scientifiques ou encore de la prise de parole individuelle ou collective, personnelle ou militante.
Emilien RUIZ
Séminaire
français
Printemps 2023-2024
L'évaluation reposera sur trois notes. Deux notes collectives, avec un portrait scientifique d'historienne ou d'historien (20%) et un essai de réflexion critique (30%). Une note individuelle avec un compte rendu critique d'un article scientifique (50%). Portrait d'historienne ou d'historien (collectif, 20% de la note finale).
Alya Aglan, Florian Besson, Jean-Luc Chappey, Vincent Denis, Jérémie Foa, Claude Gauvard, Laurent Joly, Guillaume Lancereau, Mathilde Larrère, André Loez, Gérard Noiriel, Nicolas Offenstadt, Philippe Oriol, Catherine Rideau-Kikuchi, Virginie Sansico et S
Arlette Farge, Le goût de l'archive, Paris, Le Seuil, [1989] 1997, 152 p.
Marc Bloch, Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien, Paris, Ekho, [1946] 2020, 262 p.
Reine-Marie Bérard, Bénédicte Girault et Catherine Rideau-Kikuchi, Initiation aux études historiques, Paris, Nouveau monde, 2020, 458 p. https://lib.isiaccess.com/process/reader/book.php?ean=9782380941210
Patrick Boucheron, Faire profession d'historien, Paris, Le Seuil, coll. « Points Histoire », [2011] 2016, 215 p.
Pierre Bourdieu et Roger Chartier, Le sociologue et l'historien, Marseille, Agone & Raison d'agir, coll. « Banc d'essais », 2010, 104 p.
Marc Olivier Baruch, Des lois indignes ? Les historiens, la politique et le droit, Paris, Tallandier, 2013, 342 p.
Florian Besson, Pauline Ducret, Guillaume Lancereau et Mathilde Larrère, Le Puy du faux. Enquête sur un parc qui déforme d'histoire, Paris, Les Arènes, 2022, 208 p.
Pierre Boilley, Devenir historien de l'Afrique grâce à un CAP de mécanique auto, Paris, Karthala, 2022, 352 p.
Patrick Boucheron, Ce que peut l'histoire, Leçon inaugurale prononcée le 17 décembre 2015, Paris, Fayard & Collège de France, coll. Leçons inaugurales du Collège de France, 2016, 72 p. Enregistrement vidéo : https://youtu.be/8uhHnTwakp0
Axelle Brodiez-Dolino et Émilien Ruiz (dir.), « Écrire autrement ? L'histoire sociale en quête de publics », Le Mouvement social, n°269-270, octobre 2019 – mars 2020, p. 3-280. https://www.cairn.info/revue-lemouvement-social-2019-4.htm
André Burguière, Les affinités sélectives. Un parcours historiographique, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « Cas de figure », 2022, 232 p.
Catherine Coquery-Vidrovitch, Le choix de l'Afrique. Les combats d'une pionnière de l'histoire africaine, Paris, La Découverte, 2021, 304 p.
Laurence De Cock, Mathilde Larrère et Guillaume Mazeau, L'histoire comme émancipation, Marseille, Agone & Agiornamento histoire-géographie, coll. « Contre-feux », 2019, 144 p.
Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia (dir.), Les courants historiques en France, XIXe -XXe siècle, Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire », [1999] 2007, 724 p.
Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia, et Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies. Concepts et débats, 2 volumes, Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire », 2010, 1325 p.
Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, Pour une histoire des possibles. Analyses contrefactuelles et futures non advenus, Paris, Le Seuil, [coll. « l'univers historique », 2016], coll. « Points Essais », 2019, 624 p.
Vincent Duclert, L'avenir de l'histoire, Paris, Armand Colin, 2010, 223 p
Olivier Dumoulin, Le rôle social de l'historien. De la chaire au prétoire, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Histoire », 2003, 343 p.
Arlette Farge, Instants de vie, édition présentée par Clémentine Vidal-Naquet, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « Audiographie », 2021, 132 p.
Lucien Febvre, Combats pour l'histoire, Paris, Ekho, [1952] 2021, 717 p.
Jean-Christophe Granger (dir.), À quoi pensent les historiens ? Faire de l'histoire au XXIe siècle, Paris, Autrement, 2013.
Eric J. Hobsbawm, Franc-tireur. Autobiographie, Paris, Pluriel, [2005] 2007, 522 p.
Richard Hoggart, 33 Newport Street. Autobiographie d'un intellectuel issu des classes populaires anglaises, Paris, Le Seuil, [1991] 2013, 380 p.
Rose-Marie Lagrave, Se ressaisir. Enquête autobiographique d'une transfuge de classe féministe, Paris, La Découverte, coll. « L'envers des faits », 2021, 438 p.
Sabrina Loriga et Jacques Revel, Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique, Paris, Gallimard et Le Seuil, coll. « Hautes études », 2022, 380 p.
Guillaume Mazeau, Histoire, Paris, Anamosa, coll. « Le mot est faible », 2020, 104 p.
Gérard Noiriel, Histoire, théâtre et politique, Marseille, Agone, coll. « Contre-feux », 2009, 190 p.
Nicolas Offentadt, L'historiographie, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », [2011] 2020, 127 p.
Michelle Perrot et Wassyla Tamzali, La tristesse est un mur entre deux jardins. Algérie, France, féminisme, Paris, Odile Jacob, 2021, 240 p.
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Krzysztof Pomian, Sur l'histoire, Paris, Gallimard, 1999, 410 p.
Christophe Prochasson, L'empire des émotions. Les historiens dans la mêlée, Paris Démopolis, 2008, 253 p.
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Pierre Rosanvallon, Notre histoire intellectuelle et politique (1968-2018), Paris, Le Seuil, [2018] 2020, 480 p.
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Michelle Zancarini-Fournel et Claude Gautier, De la défense des savoirs critiques. Quand le pouvoir s'en prend à l'autonomie de la recherche, Paris, La Découverte, 2022, 272 p.
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