CSOC 25F02 - Sociologie du travail et des professions

Qu'est-ce que les sociologues peuvent, aujourd'hui, dire du travail ? Alors que de nombreux chercheurs en sciences sociales s'attachent à répondre à la question suivante : « que fait le travail aux travailleurs et travailleuses ? » Question qui, en période de crise, se déplace et devient : « que fait l'absence de travail ? », nous proposons d'aborder une question plus vaste mais paradoxalement souvent esquivée dans les débats sur la place du travail dans nos sociétés : qu'est-ce que travailler veut dire aujourd'hui en contexte de mondialisation ? Le travail est en effet d'abord une activité qui se déroule dans un contexte matériel, organisationnel et économique concret fixant un certain nombre de contraintes mais aussi d'opportunités qui orientent l'action, pèsent sur les processus de coopération, d'évaluation, les prises de décision, la distribution des responsabilités et du même coup les formes de l'engagement au travail et le sens que les travailleurs et les travailleuses donnent à celui-ci. Travail artistique, travail industriel, travail scientifique, travail médical, travail numérique etc : les figures du travail sont multiples et gagnent à être interrogées non seulement dans leur singularité mais aussi leurs similitudes. Considérer que « travailler », quelle que soit l'activité considérée, c'est « produire » peut paraître trivial. Rendre compte pourtant des conditions individuelles et collectives de cette production et du sens que les femmes et les hommes leur donnent est pourtant essentiel pour mieux saisir les débats contemporains autour du travail et de l'emploi en contexte mondialisé. La situation de pandémie liée à la Covid 19, le développement rapide des technologies numériques ont bouleversé les conditions d'accomplissement, dans le temps et l'espace, du travail dans nos sociétés. Ce séminaire sera également l'occasion de réfléchir aux implications de ces bouleversements. Le déroulement des séances sera organisé de manière thématique et participative afin d'explorer de manière fine différentes facettes du travail. Le traitement de chaque thème s'adossera à la présentation d'enquêtes empiriques de sociologie du travail en interrogeant les concepts et les méthodes mises en œuvre par les sociologues. Au cours de ce séminaire il sera également demandé aux étudiants et aux étudiantes d'interroger collectivement leurs propres expériences de travail (travail salarié dans le cadre de « petits boulots » mais également travail bénévole dans le secteur associatif par exemple).
Gwenaële ROT
Séminaire
français
Printemps 2023-2024
1. La réalisation d'un entretien et son analyse (50 % de la note finale) La réalisation d'un entretien (et son analyse) avec un travailleur ou une travailleuse. Le choix de la personne interviewée est libre, mais il sera discuté et validé avec l'enseignante en cas d'hésitation. Afin de préparer l'entretien, il sera demandé de rendre avant sa réalisation (au plus tard à mi-parcours, séance 5) une note de « prénotion » présentant la personne qui sera interviewée et une petite grille d'entretien (entretien semi-directif) 2. Un exposé en groupe (20 % de la note finale) Un exposé collectif sera réalisé en petit groupe (2 ou 3 personnes) présentant de manière comparative des expériences de travail vécues par les étudiantes et les étudiants (durée de la présentation 20 minutes). 3. Une note écrite individuelle portant sur l'exposé (30 % de la note finale). En fin de semestre une note individuelle résumant de manière réflexive les principaux enseignements de l'exposé devra être rendue (longueur de la note 13 000 signes espaces compris).
Il sera demandé de lire avant chaque séance, en lien avec la thématique abordée dans la séance, un article de sociologie du travail qui sera communiqué par l'enseignante et discuté en cours.
* Robert Linhart, L'établi, Paris, Minuit, 1981.
* Primo Lévi, La clé à Molette, Paris Gallimard 1978 (réédition en 2021).
* Jean Rouaud, Le kiosque, Paris, Folio, 2020.