Selon les données scientifiques récentes, le phénomène diplomatique a au moins 4500 ans d'histoire. Mais ses racines sont sans doute plus anciennes. Au cours des trois dernières décennies, trois facteurs ont considérablement accéléré la transformation de la diplomatie : d'abord, le nombre d'acteurs qui participent aux processus diplomatiques a explosé avec pour corolaire la contestation du monopole de l'Etat sur les transactions diplomatiques. Ensuite, la diplomatie s'est emparée ou a hérité de nouvelles responsabilités. Enfin, l'action diplomatique s'est heurtée à la concurrence des pratiques anti-diplomatiques multiformes et d'intensité croissante, dans un contexte imprégné par les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le but de cet enseignement est d'étudier la diplomatie à la fois comme instrument, en tant que politique publique et comme forme de vie sociale internationale. Le périmètre et la trajectoire du cours sont fixés par les questions suivantes : qu'est-ce que la diplomatie et quelles en sont les fonctions ? Qu'est-ce qu'un acteur diplomatique ? Comment la diplomatie est-elle façonnée et conduite ? Quelles en sont les limites ?
Jeanne-Louise ROELLINGER,Thierry BALZACQ
Cours magistral seul
français
Printemps 2023-2024
- Un tiers de la note finale sera attribué à l'issue de l'examen de mi-parcours (évaluation formative – Galop d'essai). L'épreuve comprend les parties suivantes : deux questions portent sur la connaissance du cours ; deux questions testent la compréhension argumentée de deux lectures obligatoires (10 lignes maximum par question).
- Deux tiers de la note globale seront obtenus dans le cadre de l'examen de fin d'année. Le format est identique à celui de l'examen de mi-parcours.
Le cours poursuit les objectifs suivants :
• Mettre en perspective l'évolution du concept de « diplomatie » dans l'histoire, afin de faire ressortir davantage l'influence des principales traditions diplomatiques occidentales et extra-occidentales sur la pratique de la diplomatie aujourd'hui.
• Cartographier les relations diplomatiques, à différentes échelles, en insistant moins sur le contraste que sur la complémentarité entre bilatéralisme et multilatéralisme.
• Développer une analyse des codes, des discours et des processus diplomatiques.
• Comprendre le lien entre diplomatie et usage de la force.
• Identifier les principaux acteurs – étatiques et non-étatiques – qui contribuent à la formulation et à l'exécution de la diplomatie.
• Etudier les effets de la transformation des activités diplomatiques sur la figure du « diplomate ».
• Examiner l'extension des secteurs et des fonctions diplomatiques.
• Tracer les origines et les formes de l'anti-diplomatie et en étudier les conséquences.
Balzacq, Thierry, Frédéric Charillon and Frédéric Ramel (éds), Manuel de diplomatie (Paris : Presses de Sciences Po, 2018).