AHUM 15F06 - Introduction aux humanités politiques

Les humanités politiques posent les grands problèmes de la politique en privilégiant l'étude de notre patrimoine culturel : littérature, philosophie, psychanalyse, cinéma, etc. Il s'agit de s'adresser à l'imagination des étudiantes et des étudiants, imagination comprise comme puissance de décentrement de leur expérience et d'élargissement de leur horizon. Il s'agit aussi de nourrir leur capacité critique par le débat d'idées et l'analyse de fictions, ainsi que de proposer une première exposition synthétique des grands piliers de la philosophie politique. Il s'agit enfin de les initier à la beauté des idées et de la langue. Les humanités politiques constituent une préparation par le récit, l'image et le concept, à la vie politique. Nous poserons cette année dans ce cadre les problèmes de la responsabilité humaine et des crises de la modernité. C'est essentiellement à partir de la lecture des philosophes que nous questionnerons ensemble un certain nombre de concepts : la dette écologique, la catastrophe, la banalité du mal, la décision politique, la promesse, etc. Chaque séance comprendra la présentation d'expériences de pensée, de conceptualisations, de thèses fondamentales de la philosophie. ORGANISATION DES SÉANCES Séance 1 : Introduction aux humanités politiques. Que sont les humanités politiques ? Séance 2 : La responsabilité sociale comme dette (1) De la dette archaïque au droit de l'individu : naissance de la modernité (le Véda ; Descartes, Méditations). Séance 3 : La responsabilité sociale comme dette (2) De la dette mutualisée (l'accident industriel) à la dette envers les générations futures (la catastrophe écologique). Les deux grandes crises de la modernité Séance 4 : La responsabilité morale comme fardeau (1) : De la responsabilité intégrale (le tribunal des morts) à la responsabilité absolue (le Manuel d'Epictète et la règle d'or du stoïcisme). Séance 5 : La responsabilité morale comme fardeau (2) De la responsabilité infinie (E. Lévinas : Ethique et infini) à la responsabilité totale (J.-P. Sartre : L'Être et le Néant). Séance 6 : Figures de la dé-responsabilité. La mauvaise foi et la bonne conscience : le sujet clivé. La crise éthique de la modernité. Séance 7 : De la banalité du mal. L'année 1961 : l'expérience de Milgram et le procès Eichmann (H. Arendt, Eichmann à Jérusalem). Séance 8 : La responsabilité politique comme décision (1) De la prise d'initiative (H. Arendt, La condition de l'homme moderne) à l'acceptation du conflit (F. Hegel, L'Esprit du christianisme et son destin) Séance 9 : La responsabilité politique comme décision (2) De la responsabilité conciliatrice (M. Weber, Le savant et le politique) à la responsabilité stratégique (Machiavel, Le Prince) Séance 10 : La responsabilité politique comme décision (3) Figures de l'irresponsabilité : les atermoiements (R. Descartes), l'éclectisme (S. Kierkegaard), la procrastination (V. Jankélévich). Séance 11 : La responsabilité éthique comme promesse Le défi nietzschéen (Généalogie de la morale). Séance 12 : Récapitulatif et ouvertures.
Frédéric GROS,Florence BOTELLO
Cours magistral seul
français
Nous proposerons dans ce cours une introduction aux humanités politiques en se donnant comme horizon de pensée les problèmes de la responsabilité humaine et de la crise de la modernité.
Automne 2023-2024
La première modalité d'évaluation consiste en une petite étude très codifiée (introduction, analyse du texte, rattachement à un foyer de sens étudié en cours, problématisation finale) d'une citation précise (écrit sur table). 40% de la note globale La seconde modalité d'évaluation est plus ambitieuse et consiste, à la fin du semestre, en un mini-essai philosophique (écrit sur table). 60% de la note globale
Hannah Arendt, Responsabilité et jugement
Friedrich Nietzsche, La généalogie de la morale
Emmanuel Lévinas, Ethique et infini
Karine Thuil, La décision